21 août 2009
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Depuis des décennies, nous entendons les mêmes complaintes et les mêmes arguments concernant l'emploi des "jeunes".
Accusé d'être inexpérimenté, manquant de motivation, de bon sens, et même d'insubordination, "le jeune" ne trouverait pas sa place dans le monde du travail parce qu'il manquerait tout simplement de bonne volonté.
(Notez au passage que cet argument générique concerne le chomeur lambda, le RMIste ( RSaiste??) ou la personne handicapée... tous des fainéants...)
Alors nos politiques proposent des plans pour accompagner "les jeunes" vers l'emploi...et pour permettre aux entreprises de la main d'oeuvre bon marché au travers des "emplois-jeunes" , des contrats d'insertion, des formations (souvent) bidons, des"contrats de professionnalisation" etc...
Malheureusement, ces "mesures d'accompagnement" restent éphémères et permettent tout au plus d'étoffer le CV vide du jeune qui se respecte ( à moins d'avoir un réseau familial bien implanté qui vous déniche des contrats saisonniers durant les vacances, histoire d'avoir un peu d'argent de poche mais surtout d'être beaucoup plus crédible en terme d'intégration à l'emploi lorsque le jeune recherchera son premier vrai poste).
Passer par un emploi jeune pendant cinq ans, sans accompagnement spécifique en termes de formation ou d'insertion post contrat aidé, c'est être condamné, pour la majorité des "bénéficiaires", à galérer pour trouver un "vrai" travail dans les années qui suivront.
Sur le CV, pas besoin d'être devin pour savoir que "l'assistant d'éducation" ou que le "préposé aux espaces verts de la mairie Bidule" était en contrat d'insertion... Missions considérées par beaucoup d'employeur comme des "sous emplois", ayant donc peu de valeur à leurs yeux.
Les jeunes ayant signé un contrat de cinq ans ont eu trois alternatives possibles : se former durant ces cinq ans, faut-il encore que la prise en charge de la formation par les employeurs soit effective ( ce qui fût rarement le cas, malgré le caractère obligatoire) ; Passer les concours internes, même si durant près de 4 ans, certaines institutions (Education Nationale) martelaient à ses "employés bon marché" qu'ils ne pourraient jamais prétendre à passer le 3ième concours, sous prétexte que leur emploi n'était qu'un "contrat aidé" donc, inéligible pour passer le concours interne( sic!), ou passer les années qui suivent à rechercher un emploi, pour retomber (souvent )dans un autre dispositif d'insertion de type RSA, CAE, CA etc...
Pour ma part, j'ai travaillé en tant qu'assistante d'éducation durant deux années ( levée tous les jours à 5h, rentrée à 19 h car poste éloigné de chez moi et pas de voiture à l'époque...), suite auxquelles j'ai décroché un emploi à proximité de mon lieu d'habitation, toujours sour le couvert du contrat emploi jeune " en CDI" ( transférable d'une administration à une autre).Malgré l'aspect "CDI" de mon contrat, les cinq années expirées ont eu raison de mon poste, (supprimé sous couvert d'un déficit budgétaire du centre dans lequel je travaillais).
J'ai repris des études, travaillé un peu pour une entreprise de cours à domicile, puis en alternance pour une administration/association locale pendant un an. Malgré cela, malgré une montée en qualification et en compétences, je n'arrive pas à trouver d'emploi. Ineligible aux "mesures " d'accompagnement des chomeurs, puisqu'étant mariée à un cadre supérieur, j'ai le sentiment d'être condamnée avant même de pouvoir argumenter sur mes capacités, ma volonté de travailler.
Trop vieille pour signer un contrat de professionnalisation ( trop cher pour les employeurs), trop "riche" pour accéder aux contrats aidés, trop qualifiée, pas assez spécialisée,trop spécialisée, ou pas assez expérimentée, tous les arguments de rejet sont bons.
Malheureusement je ne suis pas la seule à avoir subi le contre coup du contrat aidé : combien de jeunes, devenus" vieux" ( plus de 26 ans ! ), se retrouvent sur le carreau ? Combien d'entre eux auront la chance de trouver un véritable contrat ? Peu ( 35% en moyenne). Reste que 65% galèrent en contrats précaires, assédic, RMI...(oopppsss... RSA!).
Le contrat de professionalisation, que l'on vante tant et qui est sensé aidé les jeunes à entrer dans le monde du travail, ne propose qu'une alternative courte au manque de formation et à la période de chômage. Beaucoup d'entreprises préfèrent reprendre un contrat de professionnalisation après qu'un jeune ait obtenu son diplôme... encore une question de coût...
A force d'entendre aux infos que le chomâge touche "les jeunes" de plein fouet, on oublie un peu trop que ces jeunes vieillissent et qu'ils sont rarement dans une situation plus confortable, même quelques années après.
Ceux qui ont été obligés de passer par les contrats aidés sont ceux qui avaient très peu de réseau.Certains s'en sont sortis, de part une formation, mais d'autres ne font que cumuler les contrats aidés. Je pense particulièrement à une de mes connaissances qui, avec petite une expérience professionnelle de part une formation en alternance en BTS en France et en Allemagne, n'a pu travailler depuis ces 10 dernières années, que grâce à ces contrats ( Education nationale). Emploi jeune durant cinq ans, elle a pu signé un contrat d'avenir deux ans plus tard ( une fois les assedics terminées). Son deuxième contrat d'avenir vient de se terminer en juin, et elle n'a au droit à aucune formation, aucun accompagnement pour son insertion future éventuelle. Encore une personne que l'on laissera croupir aux assedics, le temps qu'elle remplisse à nouveau les critères de sélection pour un contrat aidé de plus.
NO FUTURE ...
Accusé d'être inexpérimenté, manquant de motivation, de bon sens, et même d'insubordination, "le jeune" ne trouverait pas sa place dans le monde du travail parce qu'il manquerait tout simplement de bonne volonté.
(Notez au passage que cet argument générique concerne le chomeur lambda, le RMIste ( RSaiste??) ou la personne handicapée... tous des fainéants...)
Alors nos politiques proposent des plans pour accompagner "les jeunes" vers l'emploi...et pour permettre aux entreprises de la main d'oeuvre bon marché au travers des "emplois-jeunes" , des contrats d'insertion, des formations (souvent) bidons, des"contrats de professionnalisation" etc...
Malheureusement, ces "mesures d'accompagnement" restent éphémères et permettent tout au plus d'étoffer le CV vide du jeune qui se respecte ( à moins d'avoir un réseau familial bien implanté qui vous déniche des contrats saisonniers durant les vacances, histoire d'avoir un peu d'argent de poche mais surtout d'être beaucoup plus crédible en terme d'intégration à l'emploi lorsque le jeune recherchera son premier vrai poste).
Passer par un emploi jeune pendant cinq ans, sans accompagnement spécifique en termes de formation ou d'insertion post contrat aidé, c'est être condamné, pour la majorité des "bénéficiaires", à galérer pour trouver un "vrai" travail dans les années qui suivront.
Sur le CV, pas besoin d'être devin pour savoir que "l'assistant d'éducation" ou que le "préposé aux espaces verts de la mairie Bidule" était en contrat d'insertion... Missions considérées par beaucoup d'employeur comme des "sous emplois", ayant donc peu de valeur à leurs yeux.
Les jeunes ayant signé un contrat de cinq ans ont eu trois alternatives possibles : se former durant ces cinq ans, faut-il encore que la prise en charge de la formation par les employeurs soit effective ( ce qui fût rarement le cas, malgré le caractère obligatoire) ; Passer les concours internes, même si durant près de 4 ans, certaines institutions (Education Nationale) martelaient à ses "employés bon marché" qu'ils ne pourraient jamais prétendre à passer le 3ième concours, sous prétexte que leur emploi n'était qu'un "contrat aidé" donc, inéligible pour passer le concours interne( sic!), ou passer les années qui suivent à rechercher un emploi, pour retomber (souvent )dans un autre dispositif d'insertion de type RSA, CAE, CA etc...
Pour ma part, j'ai travaillé en tant qu'assistante d'éducation durant deux années ( levée tous les jours à 5h, rentrée à 19 h car poste éloigné de chez moi et pas de voiture à l'époque...), suite auxquelles j'ai décroché un emploi à proximité de mon lieu d'habitation, toujours sour le couvert du contrat emploi jeune " en CDI" ( transférable d'une administration à une autre).Malgré l'aspect "CDI" de mon contrat, les cinq années expirées ont eu raison de mon poste, (supprimé sous couvert d'un déficit budgétaire du centre dans lequel je travaillais).
J'ai repris des études, travaillé un peu pour une entreprise de cours à domicile, puis en alternance pour une administration/association locale pendant un an. Malgré cela, malgré une montée en qualification et en compétences, je n'arrive pas à trouver d'emploi. Ineligible aux "mesures " d'accompagnement des chomeurs, puisqu'étant mariée à un cadre supérieur, j'ai le sentiment d'être condamnée avant même de pouvoir argumenter sur mes capacités, ma volonté de travailler.
Trop vieille pour signer un contrat de professionnalisation ( trop cher pour les employeurs), trop "riche" pour accéder aux contrats aidés, trop qualifiée, pas assez spécialisée,trop spécialisée, ou pas assez expérimentée, tous les arguments de rejet sont bons.
Malheureusement je ne suis pas la seule à avoir subi le contre coup du contrat aidé : combien de jeunes, devenus" vieux" ( plus de 26 ans ! ), se retrouvent sur le carreau ? Combien d'entre eux auront la chance de trouver un véritable contrat ? Peu ( 35% en moyenne). Reste que 65% galèrent en contrats précaires, assédic, RMI...(oopppsss... RSA!).
Le contrat de professionalisation, que l'on vante tant et qui est sensé aidé les jeunes à entrer dans le monde du travail, ne propose qu'une alternative courte au manque de formation et à la période de chômage. Beaucoup d'entreprises préfèrent reprendre un contrat de professionnalisation après qu'un jeune ait obtenu son diplôme... encore une question de coût...
A force d'entendre aux infos que le chomâge touche "les jeunes" de plein fouet, on oublie un peu trop que ces jeunes vieillissent et qu'ils sont rarement dans une situation plus confortable, même quelques années après.
Ceux qui ont été obligés de passer par les contrats aidés sont ceux qui avaient très peu de réseau.Certains s'en sont sortis, de part une formation, mais d'autres ne font que cumuler les contrats aidés. Je pense particulièrement à une de mes connaissances qui, avec petite une expérience professionnelle de part une formation en alternance en BTS en France et en Allemagne, n'a pu travailler depuis ces 10 dernières années, que grâce à ces contrats ( Education nationale). Emploi jeune durant cinq ans, elle a pu signé un contrat d'avenir deux ans plus tard ( une fois les assedics terminées). Son deuxième contrat d'avenir vient de se terminer en juin, et elle n'a au droit à aucune formation, aucun accompagnement pour son insertion future éventuelle. Encore une personne que l'on laissera croupir aux assedics, le temps qu'elle remplisse à nouveau les critères de sélection pour un contrat aidé de plus.
NO FUTURE ...